16 sept. 2017

Outrage de Maryssa Rachel

"Le roman de l'emprise, le roman de l'injustice des sentiments. Le roman de l'amour qui s'enfuit"

Auteur : Maryssa Rachel 
Editions : Hugo Roman
Date de sortie : 17 aout 2017
Nombre de pages : 317
Prix chez l'éditeur : 17,95 euros

Synopsis : Rose est une femme libre, indépendante, torturée, traumatisée, elle s’est construit une carapace de survie.
Elle fuit l’amour par peur de l’attachement. Elle est perverse, passionnée, cyclique, addict au sexe et à l’alcool mondain. Mais ce soir-là, dans un bar, elle tombe amoureuse d’un être qui lui ressemble, peut être un peu trop. Tout en lui la repousse et pourtant… Lui, c’est Alex, un artiste paumé, un je-m’en-foutiste tout aussi névrosé qu’elle. Rose va vivre cette passion destructrice où Alex la guide, la commande, la déconstruit, la fabrique, la façonne… Rose n’écoute pas la bête qui rugit en elle et qui lui dit » fuis « . Son corps, son sexe deviennent chaque jour plus douloureux, mais elle tient, par amour pour cet homme qui la dévore chaque jour un peu plus… Puis vient la douleur du déchirement. Alors, elle va essayer de noyer ses maux dans la seule addiction qui lui permet d’échapper à la douleur : le sexe.
Je remercie les éditions Hugo Roman pour m’avoir fait parvenir ce roman en SP. Je pense que si vous lisez ma chronique, vous avez déjà vu passer ce livre de nombreuses fois sur la blogosphère, car il a fait beaucoup de bruit à sa sortie. Une polémique s’est peu à peu créée autour de lui pour diverses raisons, mais je n’y ai pas pris part. Beaucoup se sont demandé ce qui est passé par la tête de la maison d’édition pour avoir accepté de publier ce roman. Pour ma part, je ne me permettrai pas de remettre en cause les choix d’Hugo Roman, ils ont donné une chance à ce livre et je trouve qu’ils ont bien fait.

La seule petite chose que je peux reprocher est le fait que le public n’est pas assez averti du contenu de ce roman. En tant que blogueuse, j’ai été avertie bien comme il le faut et je remercie vivement la maison d’édition pour leur prévenance, mais un lecteur dans une librairie n’est pas assez mis en garde. En allant dans une librairie, j’ai vu « Outrage » avec un bandeau qui précisait « Ce livre n’est pas à mettre dans toutes les mains » ou quelque chose comme ça. C’est déjà un bon point, le public est un peu averti, mais pas assez à mon goût. Dans le résumé, on ne s’attend pas du tout à ce qu’on va lire.

Maintenant l’histoire. On va suivre comme héroïne Rose, une adulte, une femme libre d’une quarantaine d’années. Rose a vécu de nombreuses choses difficiles, elle se perd peu à peu dans les méandres de la vie et est devenue une personne perverse, lubrique, nymphomane. Elle va faire la rencontre d’Alex, un homme qui lui ressemble beaucoup. Alex est malsain, vicieux, manipulateur, mais Rose l’aime. Elle va soigner la douleur de son cœur par le sexe, seul moyen d’échapper à la réalité.

Vous l’aurez compris, ce roman n’est pas un conte de fée, ce n’est pas une jolie histoire d’amour pour faire rêver les jeunes filles au prince charmant. Ce livre n’a rien de romantique, il est bien loin de la new romance, ce n’est pas une romance d’ailleurs. Cet ouvrage est totalement différent de ce que j’ai pu lire et c’est ce qui fait son originalité, c’est ce qui m’a rendue curieuse. Je ne mettrai pas de note à ce roman car il y a du très bon comme du moins bon, de l’excellent comme du répugnant. Même en y réfléchissant des heures, voire même des jours, je ne saurai pas quoi penser réellement de ma lecture. Mais ce dont je suis certaine, c’est que cette histoire m’a bouleversée, traumatisée et ouvert les yeux sur beaucoup de choses.

Rose est une héroïne à l’esprit totalement torturé et décousu, elle ne contrôle plus rien, elle se laisse aller aux plaisirs de la vie et de la chair. Son passé est affreux, c’est ce qui fait qu’elle est ainsi, totalement perdue et brisée. Elle collectionne les hommes, les femmes, les conquêtes, les coups d’un soir, elle est libertine, elle est indépendante et libre. Elle est curieuse, elle aime dominer et être dominée, elle essaye de nombreuses expériences et les scènes de sexe sont décrites d’une façon atrocement réaliste. Je vous mets en garde, dans ce roman on trouve de la pédophilie, de la zoophilie, du SM, du BDSM, tout y passe, l’humiliation, la douleur, se travestir, se prendre pour un animal. Ce roman est donc fortement déconseillé aux personnes sensibles et est destiné à un public de plus de 18 ans averti. Certaines scènes m’ont choquée voire même dégoûtée et donné la nausée. J’ai dû, à plusieurs reprises, interrompre ma lecture car les images qui me venaient en tête me révulsaient.

Malgré mon dégout, ma gêne et mon incompréhension sur les manières de l’héroïne, j’ai continué ma lecture et je l’ai lu jusqu’au bout. La plume de l’auteur est forte, percutante, les mots nous frappent en plein cœur, la justesse des phrases m’a laissée pensive. Les chapitres sont courts, haletants et prenants avec un rythme soutenu et saccadé. D’un chapitre à l’autre, on ne sait jamais à quoi s’attendre, on découvre au fur et à mesure à quel point l’héroïne est torturée.

Pour Rose, s’il lui restait un cœur, il s’est définitivement brisé en rencontrant Alex, Le Loup. Un homme des plus malsains et manipulateurs qui puissent exister. Il sait comment séduire, comment rendre Rose accro à lui, il sait comment avoir ce qu’il veut en la faisant culpabiliser, et Rose finit toujours par céder. Comme elle, Alex a des fantasmes, il aime le sexe, il est capricieux, autoritaire, méchant et violent. C’est un homme toxique. On ne peut que le détester et je n’ai pas arrêté de le haïr durant toute ma lecture. Combien de fois j’ai voulu secouer Rose pour essayer de lui faire ouvrir les yeux. Elle a fini par les ouvrir.

La fin, quant à elle, m’a beaucoup déçue. Je l’ai trouvée prévisible, je m’attendais à quelque chose d’étonnant à la hauteur de l’histoire que je venais de lire. Elle m’a laissée sur ma faim, c’est dommage. En refermant ce livre, j’ai eu un sentiment de soulagement, je n’oublierai jamais cette histoire qui m’a retourné l’estomac, les tripes, les boyaux. Les mots sont à la fois crus, vulgaires, et doux et poétiques. L’auteur a voulu écrire la vérité, et cette vérité est saisissante.

« Puis il y a la distance. La distance qui nous torture. Puis il y a le manque. Le manque qui nous ronge. Le manque, la distance, c’est le silence à l’autre bout du fil, c’est le « que fais-tu lorsque tu es loin de moi ? » »

« Le romantisme, pour moi, c’est aussi accepter la sensibilité sans se sentir faible ; celui qui permet de croire aux rêves, qui nous aide à les réaliser ; ce romantisme qui permet le débordement d’émotions sans craindre la fuite de l’autre ».

« - Pour moi l’amour, c’est offrir à l’autre ce qu’il attend. 
– Pour moi l’amour, c’est de ne rien attendre de l’autre justement. 
– C’est pas possible de ne rien attendre. 
– C’est pourquoi l’amour est si particulier. On pense que c’est un sentiment simple alors qu’il n’y a rien de plus compliqué à gérer. »

Pour conclure, je ne sais pas quoi penser clairement de ce livre, il m’a donné des insomnies, il m’a donné la nausée, il m’a retourné les tripes et l’esprit, il m’a traumatisée par certains passages, il m’a choquée, il m’a fait réfléchir, il m’a fait ouvrir les yeux sur ce qu’est un amour toxique, il m’a fait prendre conscience de certaines choses. Ce roman est à lire, il ne peut pas plaire à tout le monde et certaines personnes arrêteront leur lecture en cours de route, mais il est vraiment à lire pour une personne avertie de ce qui l’attend.
Un roman coup de poing, vous ne sortirez pas de votre lecture indemne !

8 commentaires:

  1. Il m'a l'air vraiment sympa ce livre. Je note.

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  2. Ta chronique qui me donne envie de lire ce livre mais en même temps j'en ai peur ...

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    1. Je comprends, tu peux tenter mais surtout je te mets bien en garde, ce n'est pas une romance!

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  3. Ma vie de maman severine wuillemier17 septembre 2017 à 20:09

    C'est pas mon genre d'ouvrage

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  4. J'accroche pas trop avec cet ouvrage. Il a l'air un peu effrayant .

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    1. C'est vrai qu'il peut sembler effrayant car il aborde des thèmes tabous.

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