26 mai 2020

Les auteurs.trices prennent la parole : Joanne Richoux #5



Hello les readers ! Je suis très heureuse de vous proposer aujourd'hui une toute nouvelle interview avec une autrice A-DO-RA-BLE : Joanne Richoux. J'ai commencé ma découverte en lisant son roman Désaccordée en septembre l'année dernière. Cette lecture, je m'en souviens comme si c'était hier et je l'ai adoré. 
C'était un presque coup de cœur avec du fantastique à la Alice au pays des merveilles, de la romance, de l'action, des rebondissements, vraiment tout pour faire un excellent roman!

Ensuite, j'ai rencontré l'autrice au SLPJ à Montreuil, j'ai eu le droit à une belle dédicace parfumée et des sourires, une superbe rencontre! 

✦ Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous ?
Joanne Richoux
Je suis Joanne Richoux, autrice en litté ado depuis 2017. J’ai débuté chez Sarbacane avec trois romans que j’adore : Marquise (conte punk), Les Collisions (adaptation lycéenne des Liaisons dangereuses) et Toffee Darling (road-trip dans les États-Unis des sixties).

J’ai enchaîné avec Désaccordée chez Gulf Stream et Orageuse, sa suite, qui paraîtra le 25 juin prochain. Il y a aussi PLS aux éditions Actes Sud, un huis clos romantique qui explore l’anxiété et la sexualité des jeunes.

Quand je n’écris pas je danse, je choisis des parfums ou je me fais tatouer.

 Combien de livres avez-vous écrits ?
Sans compter les histoires d’animaux mignons de l’enfance et les journaux intimes de l’adolescence, disons 13 ! Ça porte bonheur, non ?
Orageuse : Nouveau roman le 25 juin, suite de Désaccordée 
 Quel livre vous a rendu la plus fière à la fin de son écriture ?
Hmmm, c’est difficile de choisir entre ses bébés.
Ils sont tous différents les uns des autres, et chacun est essentiel à ma carrière. Je les considère véritablement comme des horcruxes, je ne sais pas « écrire pour écrire », chaque projet est crucial et j’ai une approche très passionnée de ma pratique. Donc : joker.

✦ Avez-vous un autre projet en cours ?
Oui, plusieurs ! Un texte adulte est en lecture chez les éditeurs ; deux projets sont prévus pour 2021. Un roman junior chez Poulpe Fictions, qui parlera de mélancolie et de petits monstres Burtoniens, plus un roman ado chez Actes Sud, qui sera un mélange de bit-lit et de série Netflix.

 Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui aimerait se lancer dans l’écriture ?
Y croire. Suer, saigner, nourrir l’obsession. Se servir de ses émotions, ne jamais renoncer.

✦ Avez-vous une citation favorite ?
Il y en a plein, mais aujourd’hui j’opterais pour Marcel Pagnol avec son :
« Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants. »
(Il pleut, ça me rend triste).

✦  Qu'est-ce que la lecture et l'écriture représentent pour vous, dans votre vie, dans votre quotidien ?
C’est mon activité principale, mais avant de le devenir, c’était quelque chose qui m’avait toujours accompagnée. Comme un appel. Je suis heureuse de me lever le matin, pour ça : je fais ce que j’aime, quotidiennement, ça a du sens et c’est ce pour quoi je suis en vie.

 Avez-vous des manuscrits que vous n'avez jamais osé montrer à personne ?
Non, pas vraiment. Depuis le premier texte publié en 2017, j’ai la chance de ne pas avoir de manuscrit assoupi dans le tiroir. Je publie tout ce que j’écris.

✦ Avez-vous déjà ressenti un doute après l'écriture d'un manuscrit ?
Le doute jalonne le processus entier. Lorsqu’on a une idée de départ, on se demande si on va réussir à l’accoucher, pendant l’écriture, certains chapitres sont plus laborieux que d’autres, à la relecture on hésite entre « je suis géniale » et « il reste tant de boulot », en contactant l’éditeur il y a ce vertige, à la sortie du livre on ne sait pas comment le public va l’accueillir…
Mais ce sont des nuages ; il suffit de souffler dessus.

✦ Quel est votre plus grand rêve en tant qu’autrice ?
Pour l’instant j’écris, je publie dans de bonnes maisons, j’échange avec mes lecteurs (j’ai la chance d’en avoir des passionnés et fiévreux, hyper généreux), je voyage et sirote du vin en salons, je blablate en conférence, je noue des liens forts avec certains auteurs et autrices…
En fait je me sens libre et épanouie, c’est déjà expérimenter quelque chose de sublime. Le rêve c’est que ça continue, que ça s’amplifie avec l’expérience et les années, pourquoi pas.


A propos de Désaccordée :

Extrait
✦  Comment cette histoire s'est développée dans votre tête ?
Ça a été la fusion de deux éléments. On m’a offert une boîte à musique (j’adore les petits objets magiques) et j’ai eu un crush terrible pour Harry Styles (période cheveux longs) qui a donné naissance au personnage d’Arpège. Après, les envies se sont emmêlées jusqu’à l’éclosion du roman : envies d’onirisme, de pétales, d’odeurs, de désirs féminins, de mondes fantastiques.
Généralement c’est ainsi que je démarre : une intention concernant une histoire, un univers particulier, puis un crush.

Dès que j’ai réuni les deux, je m’enveloppe dans un cocon musical et esthétique (ici le printemps, Lana Del Rey, le chèvrefeuille, Alice au pays des Merveilles) et la suite ruissèle toute seule : la playlist, le plan détaillé. Alors vient ce matin où je suis prête, et j’écris.

✦  Quelle est la place de la musique dans ce roman ?
Elle est centrale dans mon œuvre, mais c’est peut-être ici que c’est le plus flagrant.
On évolue au pays des Muses, les créatures qui inspirent la musique aux humains. Ainsi tout le monde chante, compose, danse, y compris les végétaux. Les morceaux intégrés dans le texte sont intradiégétiques (je sais, terme super pointu, ça fait intello en conférence), c’est-à-dire que les personnages les entendent. Désaccordée est presque une comédie musicale.

✦ Êtes-vous une grande fan du roman Les Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll ? Cet ouvrage vous a beaucoup inspiré ?
Oui, complètement !
Et pas juste le roman de Carroll mais les nombreuses adaptations, notamment celles de Burton. J’adore cet univers enchanteur et un peu cinglé, c’est un contraste qui me touche.

✦ Que vouliez-vous transmettre à travers l’histoire ?
Je crois que je souhaitais parler des « filles en fleur ».
Qu’est-ce que c’est d’avoir 17 ans, d’être sensible, de marcher pieds nus au milieu des arbres, en robe de coton froissé, qu’est-ce que c’est de tomber amoureuse, de désirer un jeune homme, qu’est-ce que c’est faire l’amour. Il me semblait qu’aborder ces thèmes dans un décor végétal et bourgeonnant représentait une chouette métaphore.

✦ En combien de temps avez-vous écrit le premier jet ?
Une fois que j’ai les bases (mon carnet parfumé, le plan, la playlist, le crush, des notes), j’écris très vite. Au rythme d’un chapitre par jour, ça me prend un mois environ pour rédiger le premier jet. En revanche je corrige beaucoup, il n’est pas rare que j’envoie une V3 aux éditeurs, de longs mois après le premier jet. Ça me permet de laisser le texte en jachère ; les idées mûrir.

✦ Avez-vous un personnage préféré, un personnage dont vous avez particulièrement aimé raconter ses aventures ?
Je me sens évidemment proche de Violette. J’apprécie les nuances de Prélude. Dièse est rock et solide. Mais cessons de jouer de la flûte, mon cœur pétille pour Arpège. Je crois que c’est la clé pour livrer de belles histoires d’amour : être amoureuse soi-même.

Un grand merci à Joanne pour ses réponses pétillantes et très intéressantes! ♡ Maintenant, vous savez ce que vous avez à faire : foncez lire Désaccordée !

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