23 févr. 2019

Le poing levé de Simon Stranger

"Prenez du plaisir à porter ce tee-shirt. Les esclaves qui l'ont cousu n'en ont pas eu."

Auteur : Simon Stranger
Editions : Bayard
Date de sortie : 6 février 2019
Nombre de pages : 256
Prix chez l'éditeur : 13,90 euros

Synopsis : Émilie, 17 ans, est Norvégienne. Et comme beaucoup de filles de son âge, elle aime faire les boutiques et rêver aux garçons sans penser au lendemain.
À l'autre bout du monde, Reena, 12 ans, se tue à la tâche dans une usine du Bangladesh, où elle coud des vêtements destinés aux grands magasins.
Un univers sépare les deux jeunes filles.
Tout change le jour où Émilie rencontre Antonio. Car le garçon appartient aux « Sauveurs du Monde », un petit groupe politisé qui mène des actions clandestines contre les grandes compagnies industrielles, comme celle qui embauche Reena...
Un grand merci aux éditions Bayard pour m’avoir fait parvenir ce roman, j’avais totalement oublié que je devais le recevoir, c’était comme une surprise dans ma boîte aux lettres ! Personnellement, je ne suis pas difficile  au niveau des couvertures, mais je ne suis pas fan de celle-ci. Elle correspond cependant très bien à l’histoire.

Dans ce livre, on va suivre Emilie, une adolescente de 17 ans qui vit en Norvège. Elle adore faire les boutiques, plaire aux garçons, être toujours bien habillée et bien maquillée. Pendant que sa vie s’annonce sans problème, à l’autre bout du monde vit Reena, 12 ans, qui travaille au Bangladesh pour confectionner des vêtements qu’Emilie achètera dans des grands magasins. Reena et Emilie vivent dans des mondes totalement opposés. La vie d’Emilie et sa vision des choses vont changer du tout au tout le jour où elle va rencontrer Antonio, membre du groupe les « Sauveurs du monde ».

Je trouve qu’on ne voit pas beaucoup de romans pour adolescents qui traitent d’un sujet aussi important et actuel. On parle beaucoup de maladie, handicap ou harcèlement mais beaucoup moins de l’esclavage moderne. Car oui, il s’agit bien d’une forme d’esclavage, ce que vivent Reena et tant d’autres enfants dans le monde entier. Le roman alterne des passages de la vie d’Emilie et de celle de Reena, afin de voir vraiment l’écart dans les conditions de vie de ces deux jeunes filles. Reena fabrique des tee-shirts pour moins d’un euro par jour et Emilie achètera un de ces vêtements au prix d’un mois de salaire pour Reena.

Ce roman coup de poing dénonce l’esclavage moderne, que ce soit dans l’industrie du cacao ou du textile, ou encore dans la branche électronique. Il dénonce les grandes enseignes sans avoir peur de les citer comme H&M ou Apple. Il nous fait découvrir un petit bout du quotidien des enfants qui se tuent à la tâche pour notre confort. On suit Emilie, qui est comme beaucoup de filles de son âge, et comme moi, comme nous, comme beaucoup de personnes de notre entourage. Elle aime la mode, achète des vêtements sans se rendre compte de ce qui se trame derrière. Antonio et les « Sauveurs du Monde » vont lui ouvrir les yeux, et nous ouvrent aussi les yeux à nous, lecteur. Ce petit groupe politisé mène toutes sortes d’actions clandestines contre les grandes enseignes pour dénoncer, informer, faire réagir et surtout tenter de faire bouger les choses. 

Pour conclure, ce roman est juste excellent, il traite d’un sujet assez inédit, coup de poing et actuel. Il nous informe sur ce qui se passe derrière l’écriture « Made in Bangladesh » d’un vêtement. Il ne passe pas par quatre chemins et tente, par le biais de notre héroïne Emilie, de nous faire changer d’avis et de nous rendre plus responsable dans nos achats. Il est très bien documenté et nous fait découvrir une sombre réalité.
Un roman à lire à tout prix avant d’acheter des vêtements, du chocolat ou un iPhone !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire